Des brebis dans les vignes : la Cave de Louerion Terres d’Alliance renoue avec une pratique ancestrale

 

Fin janvier, début février des brebis se sont rendues dans les vignes d’Amandine et Jean Lou Descalis, coopérateurs en agriculture biologique à la cave de Louerion Terres d’Alliance, à Cucuron. En effet, la cave a lancé cette année un projet de vitipastoralisme sur son vignoble, en partenariat avec Max et Jérôme, éleveurs de brebis à Montjustin.

Beaucoup de viticulteurs pratiquent désormais l’enherbement naturel dans leurs vignes. Celui-ci a plusieurs bénéfices : une meilleure infiltration de l’eau, une restructuration et un accroissement de la biodiversité des sols, ce qui diminue l’utilisation d’engrais.

Cette herbe va pousser essentiellement à partir du mois d’octobre et va bénéficier des pluies de la période hivernale, ce qui va permettre un pâturage des brebis pour le mois de février lors du repos végétatif de la vigne. A partir de mars, la vigne va commencer à pousser, les brebis vont donc laisser place à un labour d’entretien, l’herbe ne poussera plus à partir de là, dû à la faible pluviométrie dans notre région pendant les mois chauds.

L’intérêt d’un troupeau de brebis par rapport à une tonte traditionnelle est de laisser les sols tranquilles, le troupeau entretien la vigne, apporte de l’engrais par la matière organique animale, les brebis vont également entretenir les fossés et les haies, tous les espaces autour de la vigne.

A l’origine, le projet devait être déployé à plus large échelle sur le vignoble de la cave mais l’automne sec n’a pas permis d’avoir suffisamment d’herbe pour que le parcours qui avait été élaboré soit réalisable. L’essai cette année sera donc finalement réalisé sur une dizaine de parcelles de vignes. Il permettra à la cave de vérifier quelques points techniques : il peut y avoir des problèmes de tassement de sols, mais si la durée de pâturage est maîtrisée par rapport à la ressource et que le troupeau n’intervient pas après de fortes pluies, ce léger tassement favorisera à terme la santé du sol. Les jeunes vignes doivent également être protégées, pour cela il suffit d’installer des filets, mais globalement l’intervention des brebis ne présente aucun risque pour la vigne.

Pour les viticulteurs les avantages sont multiples : cela permet d’économiser beaucoup de travail mécanique (labour, tonte, travail des interceps), il s’agit donc d’économie de carburant, d’heures de tracteur en moins, et des sols qui bénéficient de 6 mois de tranquillité. En effet plusieurs résultats d’expérience ont montré que le pâturage par les brebis améliorait la diversité floristique dans les parcelles en augmentant notamment la proportion de légumineuses. Les légumineuses, en plus d’être des plantes mellifères et donc d’être une ressource pour les abeilles, ont la capacité de fixer l’azote de l’air et d’enrichir le sol.  Un cercle vertueux qui permet de nourrir la vigne de manière naturelle. Pour les bergers il y a aussi des avantages à ce type de synergie : transporter les brebis pendant les mois d’hiver vers des vignes permet d’économiser sur l’achat ou la production de foin, le bâtiment pour le stocker, en attendant l’accès aux pâturages d’été en montagne.

Le but de ce type de pratique est donc d’entretenir un vignoble de façon naturelle, préserver sa biodiversité, et de diminuer les interventions mécaniques. Tout cela au bénéfice ensuite de la qualité des vins.

Selon les résultats de l’essai et la météo de l’hiver prochain, la cave espère pouvoir développer le projet sur l’ensemble du vignoble l’année prochaine. Une initiative qui témoigne de l’engagement de la cave envers la durabilité environnementale et de la préservation des écosystèmes locaux !

 

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